« Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d’autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la ‘’nature’’. À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d’un côté, dix millions de l’autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C’est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l’importance à restituer au vivant. Il est temps d’y jeter nos forces. Peut-on apprendre à se sentir vivants, à s’aimer comme vivants ? Comment imaginer une politique des interdépendances, qui allie la cohabitation avec des altérités, à la lutte contre ce qui détruit le tissu du vivant ? Il s’agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d’être vivants. »
Manières d’être vivant – Enquêtes sur la vie à travers nous, Baptiste Morizot
Un groupe de volontaires se rend au cœur du grand Nord pour tenter de reprendre contact avec le vivant. Ensemble, ils cherchent à entrer en résonnance avec ce vaste monde qui s’offre à eux. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Les aléas du climat, les conditions de survie dans ce milieu inhospitalier, les tensions qui apparaissent inévitablement et la mystérieuse présence d’une bête mythique les contraignent à s’interroger et à prendre certaines décisions qui pourraient s’avérer irréparables. Ce qui s’annonçait être totalement sous contrôle glisse peu à peu vers une situation d’urgence absolue.
Entre le huis clos dramatique et l’aventure humaine absurde, À l’affût, véritable thriller polaire, nous tend avec humour – mais sans complaisance – le miroir de notre humanité en mal de penser sa place dans le vivant.
Ce projet vient s’inscrire, juste à la suite de Quête , dans le parcours artistique de Juliette Vernerey. C’est en découvrant le travail du photographe animalier Vincent Munier que le désir est apparu, comme une évidence, d’aborder scéniquement une vaste question : Que reste-il de notre relation au vivant ? Ce nouveau spectacle, produit dans le cadre du projet ParMobile – Compagnie L’Alakran, s’inscrit dans un désir de travail d’équipe sur le long terme et qui opère sa métamorphose artistique au fil des créations.