Le projet La Maison d’Antan, lauréat du Prix Label + Théâtre Romand en 2011, met en scène un groupe d’enfants et d’adolescents, une sorte de troupe qui sera formée dans chaque ville par de nouveaux enfants et adolescents accompagnés par trois acteur·ice·s professionnel·le·s, une équipe artistique à la lumière, au son, à la scénographie, à la vidéo.
La Maison d’Antan est une fable qui ne cesse de suivre Oscar Gómez Mata, un conte qui l’accompagne depuis fort longtemps déjà. Une première ébauche (une installation scénique, ainsi nommée) avait vu le jour en 2004 durant La Bâtie – Festival de Genève. Aujourd’hui le voici encore à retravailler et analyser cette fable pour en rendre une conclusion plus spectaculaire. Cinq pages pleines de mystères qui lui ont toujours des questions, cinq pages qui ne cessent d’inspirer des thèmes, des images, des envies, des résonances.
Cette histoire qui exprime plus que jamais des inquiétudes contemporaines: le respect de la tradition, la relation intergénérationnelle, l’apparence comme moyen politique… Elle questionne aussi l’idée de transmission : quelles traces, prétendons-nous, nous artistes, laisser aux spectateurs ? Et, de manière plus générale, que laissons-nous, que transmettons-nous aux générations suivantes ?
Plus qu’un spectacle, il s’agit de créer un acte d’échange public, aussi lumineux et joyeux que sombre, mystérieuse et ambiguë est l’atmosphère originale de la fable. Un spectacle qui s’adresse au plus grand nombre et qui devrait résonner au-delà de sa représentation publique.
Dès qu’un enfant était un âge de parler sur lui mettait les fers.
Jack habite un pays où tout le monde doit porter sa vie durant des fers accrochés à la cheville. Il a des doutes mais son oncle, le catéchiste le récrimine en lui disant que les fers sont la source du bonheur et de la bonté, et si quelqu’un les retirerait, il serait tout de suite foudroyé. Jack découvre un jour que tout est faux, que ce ne sont que des histoires inventées par un sorcier qui habite dans le bois d’Antan dans une maison au milieu de la forêt.
Il décide d’affronter et de tuer le sorcier pour libérer son peuple. Pour le tuer, il faut qu’il détruise trois fois, à coups d’épée, le sorcier qui prend d’abord de son oncle, puis de son père et enfin de sa mère. Une fois cette tâche accomplie, la maison du sorcier disparaît et les chaînes tombent. Il pense avoir libéré son peuple du malheur, mais quand il revient, tout est pratiquement comme avant, les chaînes sont passées du pied gauche au pied droit… En rentrant chez lui, il découvre les cadavres de son oncle, de son père et sa mère, tranchés tel qu’il a fait dans la maison du sorcier. Alors qu’il pensait que c’était seulement apparence de ses parents qu’il avait tué…