Le théâtre est un art éphémère, il se nourrit de l’instant; très spontané, il vit de l’enthousiasme et se métamorphose, toujours nouveau. Quand l’espace de temps entre une idée et sa réalisation s’allonge, s’intéresser retombe. Rien n’est plus redoutable pour la vie d’un théâtre que l’instant non exploité.
– Mathias Langhoff, Le rapport Langhoff
Chez les Grecs, Kaïros est un éphèbe aux pieds ailés coiffé d’une houppette. Il représente le concept du moment opportun, aussi fugace que l’instant présent. Quand on le croise, trois attitudes possibles : on ne le voit pas ; on le voit mais on n’agit pas ; on arrête le temps en l’attrapant par les cheveux. C’est sur cette idée géniale de saisir le bon moment qu’Oscar Gómez Mata construit sa nouvelle création. Dans Kaïros, sisyphes et zombies la scène devient un refuge ludique et poétique où se poser une question essentielle : Que faisons-nous ici ?. Une invitation à faire une pause philosophique pour éviter d’agir par aveuglement ou par peur. Ce spectacle tresse histoires personnelles et enjeux collectifs avec une malice libératrice.
Nous vous proposons de faire des pantalons dans la réalité, des pantalons dans le temps, des pantalons de possibilité, des pantalons d’opportunité.
Faites des pantalons, regardez à travers, voyez Kaïros.
Vous voyez : DERRIÈRE LE TROU, IL YA TOUT.
Les représentations de Kairos, sisyphes et zombies sont dédiées à la mémoire de Serge Amacker, ami et compagnon de travail